Des images de la "Planète X" auraient été prises par le SPT : analyse, arguments à charge et à décharge

Un article de U-Sphere.
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Références : Des images de la "Planète X" auraient été prises par le SPT, yowusa.com

South Pole Telescope (SPT) : "nous cache t-on quelque chose ?"

Bien évidemment, la première chose que l'on puisse faire, afin de vérifier la crédibilité de l'article proposant l'existence d'une naine brune, consiste à se renseigner du mieux que l'on peut sur le SPT afin d'essayer d'y voir plus clair: caractéristiques, performances, images prises, comparaison avec d'autres télescopes du même calibre. In fine, les images revendiquées sont-elles compatibles avec celles que pourraient produire ce genre de télescope ?

Caractéristiques

Le South Pole Telescope (SPT) est le fruit de la collaboration entre plusieurs universités américaines, financé en grande partie par la National Science Fondation Foundation (NSF). Il va se consacrer à la cartographie du rayonnement fossile de l’univers.

Le SPT est un télescope submillimétrique dédié à l'observation de vastes zones du ciel. Ce n'est pas tant sur sa résolution angulaire (1' à 2mm ou 150 GHz, 9 arcsec à 350µm) que sur sa capacité à couvrir une vaste portion du ciel qu'il a été conçu. L'atmosphère reste le plus grand obstacle à l'observation dans le domaine submillimétrique, c'est pourquoi sa position au pôle sud, 2,8 km au dessus du niveau de la mer, le rend tout particulièrement intéressant.

La première lumière de ce télescope (c'est à dire la première image prise) a été annoncée maintenant il y a plus d’un an et demi, le 16 février 2007. Le programme scientifique a quand à lui commencé peu après, en mars 2007.

Annonces médiatiques

Ce projet, 100% américain (financé par la "National Science Fondation") a été monté de façon assez rapide et plutôt discrète (subjectif): abonné à Ciel & Espace je n'en ai quasiment pas entendu parler. Une brève news peut-être ? Il s'agit pourtant d'un télescope de 10 mètres de diamètre, comme il en existe peu dans le monde (ref. Les 10 plus grands telescopes au monde). Qui plus est, construit au point le plus sud de notre planète, c'est à dire dans des conditions extrêmes: il y aurait là de quoi s'en émerveiller. Sauf bien sûr, qu'il n'est pas destiné aux observations optiques qui sont les plus spectaculaires mais sub-millimétriques, ce qui d'emblée, réduit l'attention portée par le grand public.


Plage de fréquences couvertes

960 bolomètres réunis dans ce "plan focal" de quelques dizaines de centimètres de diamètre
Zoom sur l'un des secteurs du plan focal ci-dessus. Chacun de ces secteurs de 160 bolomètres peut-être affecté à une fréquence spécifique d'observation.

Dans le détail, il est indiqué que le SPT utilise des bolomètres, (ce sont des capteurs de températures). Qui, réunis au sein d'un dispositif à 6 coins, peuvent être sensibles à des fréquences paramétrables : 90 GHz, 150 GHz, 220 GHz, 270 GHz et 350 Ghz.

Dans le futur les instruments installés pourront couvrir des fréquences de 90 GHz à 1500 GHz, ([1], [2]).

Ce réseau de bolomètres peut-être capable de produire une image de un degré carré à 30 microkelvins en à peu près une heure. La particularité des bolomètres est qu'ils peuvent de plus fonctionner aussi bien de jour que de nuit.

Voici quelques phénomènes pouvant être couverts en submillimétrique: http://www.submm.caltech.edu/cso/cso_submm.html

Livres blancs et présentations

Zone de couverture

Il semblerait que la zone d'observation soit limitée en azimut

Images

Paradoxe : impossible de trouver la moindre image réalisée par ce télescope. Même pas celle de la « first light » (!) (on sait qu'il s'agissait de jupiter) Or, généralement, la première lumière des télescopes de cette envergure sont associées à certain "battage médiatique" or rien de tel ici : silence radio.

Non seulement ça, mais en un an et demi de fonctionnement (août 2008), je n'ai pu trouver qu'une seule image publiée (après de laborieuses recherches) et ce encore au travers du blog du SPT (!) J'ai tenté d'ajouter un commentaire suite à l'image de ce blog afin de savoir quand est-ce que d'autres photos seraient mises à disposition et je n'ai pas eu de réponse.

Probablement la seule image officiellement disponible sur le web et prise par le SPT. (Et encore, sur le blog de l'équipe du SPT !) Intéressement, ce que nous montre cette image c'est que le SPT est tout à fait adapté à la photographie de sources individuelles telles que ces quelques objets stellaires. Ces objets ne sont curieusement pas désignés, (!) nous savons juste qu'il s'agit d'une région galactique HII, c'est à dire contenant de l'hydrogène ionisé mais aussi beaucoup de poussières. Donc le SPT n'est pas seulement adapté à la prise de photos du fond cosmique diffus. A noter qu'IRAS était aussi adapté (en infrarouge) à la photographie des régions HII (voir ci-dessous)

Image virtuelle du SPT

Il existe néanmoins une image (simulée) correspondant à ce que le SPT pourrait observer et concernant le fond diffus cosmologique, CMB (Cosmic Microwave Background radiation) : ce sont des images du type de celles que nous a fourni COBE, qui permettent d’étudier les grandes structures de l’univers à sa naissance.

Il serait évidemment intéressant de pouvoir comparer les images proposées par la source anonyme et les images que seraient capable de réaliser ce telescope…

Les autres télescopes Radio, Millimétriques et Sub-millimétriques et leurs images

Le mieux que l'on puisse faire, c'est de comparer avec les images que peuvent obtenir d'autres teléscopes micro-ondes.

le James Clerk Maxwell Telescope (JCMT) d'Hawaii

Un Télescope de 15 mètres de diamètre. Le plus grand dans le monde conçu pour opérer en submillimétrique. Le JCMT est utilisé pour étudier notre système solaire, les gaz interstellaires et les galaxies distantes.

Zones :

  • de 332 GHz à 373 GHz (Spectral Legacy Survey, instrument HARP-B/ACSIS)
  • 352 GHz, (CMB, instrument SCUBA-2, qui comprend 12 000 bolomètres !)
  • de 211 GHz to 279 GHz

JCMT CMB SPT

Il n'y a pas à dire : ce projet est vraiment curieux.

Arguments à décharge

Les images

Aux dates auxquelles auraient été prises les photos rapportées, il faisait jour au pôle sud.

Découvertes passées annoncées

Sol b? (http://www.solstation.com/stars/kuiper.htm)

In 1999, U.K. and U.S. astronomers independently reported finding evidence that one or more large planets or brown dwarfs gravitationally bound to our Sun, Sol may be perturbing the orbits of two different groups of long-period comets at the outer reaches of the Oort Cloud into the inner Solar System with the assistance of galactic tidal forces. The U.S. team (led by John J. Matese) estimated that the substellar object may have a mass around three to five Jupiter-masses and was recently orbiting Sol at around 25,000 AUs in a wide band running through Constellation Cassiopeia and the the North Star, Polaris, while calculations by John B. Murray of the U.K. focus on a smaller region centered around Constellation Delphinus at an estimated distance of 32,000 AUs. Some astronomers believe that Matese and Murray are being misled by random statistical fluctuations or the past gravitational effects of passing stars. However, confirmation through direct observation by the upcoming, new generation of infrared telescopes such as the Stratospheric Observatory for Infrared Astronomy (SOFIA) and the Space Infrared Telescope Facility (SIRTF) may be feasible if the positions of the hypothesized objects can be adequately constrained.

IRAS et l'objet géant de la taille de Jupiter en direction d'Orion

En 1982 la NASA elle-même admet la possibilité de l'existence de la Planète X, en annonçant qu'un objet est bien là - bien au-delà des planètes les plus éloignées.

En 1983 avec la coopération de la NASA un groupe d'astronomes commence une étude détaillée du ciel à l'aide du Infrared Astronomical Satellite (IRAS). A l'automne de cette année, l'IRAS découvre divers objets se déplaçant au voisinage du système solaire, dont 5 comètes inconnues, quelques comètes "perdues", 4 nouveaux asteroïdes et un objet énigmatique semblable à une comète. Les titres sont "Un objet géant mystifie les astronomes" et "Un corps mustérieux trouvé dans l'espace".

Washington Post Un Objet Géant au Bord du Système Solaire est un Mystère

Un corps céleste peut-être aussi grand que la planète géante Jupiter et a priori assez proche de la Terre pour faire partie de ce système solaire a été découvert dans la direction de la Constellation d'Orion par un télescope en orbite nommé IRAS. Cet objet est si mystérieux que les astronomes ne savent pas s'il s'agit d'une planète, d'une comète géante, d'un "proto-étoile" qui n'a jamais été assez chaude pour devenir une étoile, une galaxie éloignée si jeune qu'elle est encore dans le processus de formation de ses premières étoiles, ou une galaxie si enveloppée de poussière qu'aucune lumière émise par ses étoiles ne filtre jamais. "Tout ce que je peux vous dire c'est que nous ne savons pas ce que c'est," dit Gerry Neugebauer, directeur scientifique de l'IRAS."

Us uk.gif Washington Post Mystery Heavenly Body Discovered, a front page story 31-Dec-1983

Le sulfureux site zetatalk.com proposait cette trajectoire pour la planète X, qui devait arriver en mai 2003! Visiblement nous n'avons rien vu venir. Par ailleurs, cette trajectoire n'a pas grand chose à voir avec celle présentée sur yowusa.com : de tels écarts de présentation d'un site à l'autre nous montrent bien, qu'à un niveau ou un autre, nous nageons en pleine "(més/dés)information" !

A heavenly body possibly as large as the giant planet Jupiter and possibly so close to Earth that it would be part of this solar system has been found in the direction of the constellation Orion by an orbiting telescope aboard the U.S. infrared astronomical satellite. So mysterious is the object that astronomers do not know if it is a planet, a giant comet, a nearby "protostar" that never got hot enough to become a star, a distant galaxy so young that it is still in the process of forming its first stars or a galaxy so shrouded in dust that none of the light cast by its stars ever gets through. "All I can tell you is that we don't know what it is," Dr. Gerry Neugebauer, IRAS chief scientist for California's Jet Propulsion Laboratory and director of the Palomar Observatory for the California Institute of Technology said in an interview.

The most fascinating explanation of this mystery body, which is so cold it casts no light and has never been seen by optical telescopes on Earth or in space, is that it is a giant gaseous planet, as large as Jupiter and as close to Earth as 50 billion miles. While that may seem like a great distance in earthbound terms, it is a stone's throw in cosmological terms, so close in fact that it would be the nearest heavenly body to Earth beyond the outermost planet Pluto. "If it is really that close, it would be a part of our solar system," said Dr. James Houck of Cornell University's Center for Radio Physics and Space Research and a member of the IRAS science team. "If it is that close, I don't know how the world's planetary scientists would even begin to classify it."

The mystery body was seen twice by the infrared satellite as it scanned the northern sky from last January to November, when the satellite ran out of the supercold helium that allowed its telescope to see the coldest bodies in the heavens. The second observation took place six months after the first and suggested the mystery body had not moved from its spot in the sky near the western edge of the constellation Orion in that time. "This suggests it's not a comet because a comet would not be as large as the one we've observed and a comet would probably have moved," Houck said. "A planet may have moved if it were as close as 50 billion miles but it could still be a more distant planet and not have moved in six months time.

Whatever it is, Houck said, the mystery body is so cold its temperature is no more than 40 degrees above "absolute" zero, which is 459 degrees Fahrenheit below zero. The telescope aboard IRAS is cooled so low and is so sensitive it can "see" objects in the heavens that are only 20 degrees above absolute zero. When IRAS scientists first saw the mystery body and calculated that it could be as close as 50 billion miles, there was some speculation that it might be moving toward Earth. "It's not incoming mail," Cal Tech's Neugebauer said. "I want to douse that idea with as much cold water as I can."

Cependant, ce que l'on mentionne moins souvent, c'est que cette possibilité a été écartée par l'Infrared Processing and Analysis Center, voir à cette adresse ou l'origine des rumeurs est expliquée: No Tenth Planet Yet From IRAS.


Du reste, les vidéos sur YouTube de personnes localisant la planète X deviennent légion et vont continuer à fleurir dans les mois à venir.

Tableau récapitulatif