Futurama
Sommaire
- 1 Futurama : vers un monde de lumières
- 2 Le pilier de la destruction: l'homme devra continuer à échapper à sa propre folie
- 3 Le pilier de l'énergie: la problématique de l’énergie devra être dépassée
- 4 Le pilier de la recherche et l’avenir de la science : vers un monde de lumières
- 5 Le pilier de la spiritualité : la conscience universelle face à cet inconnu qui ronge l’homme
Futurama : vers un monde de lumières
Il y a longtemps que je souhaitais partager ma "vision" quand au futur de l’humanité et au futur tout court. A dire vrai, cette "vision" semble bien différente de celle exposée dans la plupart des films de science-fiction; et je pense que dans une certaine mesure le point de vue que je développe ici restera encore pour un certain temps peu partagé, mal compris (sans toutefois présumer de son exactitude).
La vision anthropomorphique, pourtant maintes fois critiquée, n’a pas empêché la plupart des écrivains de science fiction ou de films de s’enfermer dans des schémas (que j'estime) relativement archaïques.
Comme à son ordinaire, l’homme s’attache trop aux formes générées dans le présent et en réalise une projection linéaire conduisant à des films sombres faits d’artefacts techniques actuels aisément reconnaissables. Poutrelles, ordinateurs aux voix grésillantes, robots humanoïdes, pétards, gros lasers et autres poupées de l’espace à forte poitrine ou à grands sentiments barrés de sang, en rouge et noir. Tout cela mis en avant par des projections technologiques réalistes, impressionnantes, mais qui ne font que reprendre ce que l’on peut voir déjà aujourd’hui autour de nous. Certes, si ce n'était pas le cas ce ne serait pas vendeur: on ne pourrait pas produire des films tels que Matrix, Alien, Blade Runner, Minority Report ou pire Le cinquième élément, La guerre des étoiles, Terminator, Mad Max et autres Robocop. C'est à dire que si chacun de ces films contiennent bien certains "insights" intéressants, ils me semblent avoir du mal à embrasser un point de vue global. On me rétorquera que ce n'est pas forcément le but, puisqu'il s'agit d'abord de divertir! Cependant, Bienvenue à Gattaca, 2001 A Space Odyssey et Contact me semblent sortir quelque peu du lot. Mais existe t-il vraiment des films qui tentent de faire de l'anticipation réaliste à 200 ou 300 ans et plus, de plus en brossant un univers complet ? Si ce genre existait, il ne serait probablement pas très vendeur.
Le passé et le présent pourtant nous donnent quelques indications de fond sur ce que pourrait être ce futur. La trame de ce futur est aller à chercher non pas simplement dans les évolutions technologiques en elles-mêmes mais dans ce qui constitue les fondements spirituels de l'homme, les mécanismes de la recherche du progrès.
Le pilier de la destruction: l'homme devra continuer à échapper à sa propre folie
Un premier pilier barrant la voie évolutive serait la destruction de la civilisation humaine. Dans quel cas cela pourrait arriver ? Demain, dans un siècle et dans mille ans ?
Nous savons que la technologie devient de plus en plus délicate à maîtriser et ce, d'autant plus qu'elle est évoluée et puissante. Si le niveau de technicité prend le pas sur le niveau d'évolution moral et la spiritualité, un déséquilibre dangereux crée un risque à très court terme pour la civilisation.
La parade est une régulation nécessaire de la violence au sein de la société sous peine de la voir disparaître. Un contrôle accru, et une connexion de plus en plus grande des individus à une matrice d’information partagée.
Le monde du futur est donc un monde de capteurs et d'omniprésence de systèmes de suivi et de contrôle, logiquement effectué de manière anonyme et respectueuse des libertés individuelles dans l'espace autorisé.
Le pilier de l'énergie: la problématique de l’énergie devra être dépassée
La solution au paradigme énergétique actuel ne résidera pas dans la multiplication des sources éoliennes ou solaires même si cela constitue un paliatif provisoire intéressant. Cela ne peut-être une vision rationnelle à court terme. L’intelligence se mesure dans la capacité à réaliser des liens entre des informations éparses.
La mesure de la quantité d’énergie et le pallier actuel sera dépassé. Ceux qui détiennent de l’énergie de manière infini pourront tout. La plupart des problèmes se résoudront à des problèmes de temps et d’énergie (ou de matière). Et probablement un jour on dira « le temps c’est de l’énergie ».
Le pilier de la recherche et l’avenir de la science : vers un monde de lumières
La matière est manipulée et utilisée de plus en plus pleinement à notre guise. La seule limite devenant la quantité d’énergie disponible. L’homme pourra innerver d’intelligence de plus en plus finement la matière : les nanotechnologies seront partout et en même temps la technologie sera de plus en plus dissimulée, pervasive, accessible.
Les phénomènes quantiques seront probablement maîtrisés à des échelles de plus en plus grandes et proches de l'homme.
Les vaisseaux du futur seront certainement dépourvus de tout artefact de commande visible (ce qui ne se voit quasiment jamais dans les films de science fiction, sauf peut-être Contact). La commande pouvant se faire le plus simplement et rapidement possible par l'esprit. Par ailleurs, la manipulation de la matière entrainera la possible décomposition et recomposition de celle-ci à volonté (moyennant une consommation d'énergie). Les limites seront de plus en plus d'ordre moral imposée par des barrières régulatrices et sociales de plus en plus fortes.
Le pilier de la spiritualité : la conscience universelle face à cet inconnu qui ronge l’homme
Il s'agira d'apprendre à lutter contre nos peurs, et particulièrement la peur de l’inconnu à l'origine de tant de maux et d'intolérance. Nos systèmes primitifs de survie qui seront de moins en moins nécessaires, de plus en plus un handicap et devront être progressivement "débranchés". La conscience devra se faire de plus en plus universelle, de plus en plus connectée sur les mondes environnants.
Empreinte écologique, Empreinte systémique, Ecosystémie
L’empreinte écologique associée à chacun de nos gestes, de nos projets, devrait de plus en plus être présente, prise en compte de manière profonde, embrassée d’un point de vue systémique. Il s’agira de comprendre qu’au-delà du simple cadre de la protection de quelques espèces ou de quelques parcs naturels, c’est toute la terre qui dans son unité et sa relation à l’espace est engagée dans un processus vital.
On pourrait parler d’écologie des systèmes, voire de systémologie : la logique des systèmes. L’étude de l’inconnu, pour peu qu’il reste toujours une part d’inconnu, continuera à constituer un moteur de la recherche. Cet inconnu, se tapira dans des niveaux de complexité peut-être plus élevés. Quoiqu’il en soit, l’intelligence comme les systèmes génèrent de la complexité qu’il conviend
Les visions sont de plus en plus superposées et croisées, de moins en moins opposées
Les liens interdisciplinaires font voir la science de plus en plus comme un réseau et en particulier la connaissance.
Cela est déjà aujourd’hui vrai pour les informaticiens, demain ce le sera pour de plus en plus de personnes. Intégré sous la forme de règles morales acquises par une éducation précoce cela conduira les individus à raisonner naturellement en ayant à leur disposition plusieurs scénarios ou perspectives possibles face à n'importe quelle situation de choix. Le manichéisme primaire et instinctif devrait être de plus en plus régulé.
Les scénarios qui proposeront de trouver une issue par l'« annihilation » de réseaux de connaissances, ou plus largement la destruction de systèmes complexes, paraîtront primitifs. Il ne pourra s'agir que de solutions de dernier recours, et encore.
La matrice à l’envers : chercher à se connecter, à devenir plus absolu, moins relatif
Nous chercherons à échapper de plus en plus de nos contingences corporelles, soit pas des formes de cybernétique - qui seront toutefois limitées. Moralement, le respect de la libre évolution des espaces systémologiques vers des niveaux de complexités accrus, devrait nous conduire à considérer avec de plus en plus de respect nos propres véhicules biologiques et ne pas interférer avec notre évolution génomique de façon destructive.
Dans l'hypothèse, où d’autres univers se superposeraient au nôtre, l'exploration de l'humanité s'étendra à ceux-ci. Il s’agira alors de se rattacher à des réseaux de conscience différents et de faire voyager la matière constitutive de son corps différemment.
Parallèlement, parcourir l’univers à la rencontre d’autres sources de complexité, en continuant à aider à maintenir un flux néguentropique en maintenant des poches de complexité. En préparant des régions de la galaxie, à l’échelle de dizaines d'années lumières (cela prend sens du point de vue de la climatologie galactique) et de milliers d’années à l'émergence de niveaux de complexité toujours plus grands. A la manière de jardiniers distants mais attentionnés qui cherchent à fournir un terreau propice et maintenir -de loin- un équilibre dans des zones de stabilités.
Car au travers du souci écologique, naît exactement la même passion et le même désir : celui d’entretenir et de préserver ce qui a vu naître la complexité et l'harmonie des formes. Préserver un flux qui a conduit la nature a nous produire nous-mêmes.
Construire de nouveaux pôles de complexité et les observer évoluer a-t-il ce ce sens "égoïste" ? N'y a t-il pas encore au-delà de tout cela, également un moyen d’équilibrer le paradigme de l’univers et de l’empêcher qu’il ne s’effondre sur lui-même en luttant contre l’effet dévastateur et permanent de l’entropie.