Difference between revisions of "FED, spéculation, pétrole et Iran"

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|[[image:Minutes_discours_Bernanke.jpg|frame|''7/15/2008 10:00, Semiannual Monetary Policy Report to the Congress''. Après les propos de Bernanke, le prix du baril de brut a chuté de 10 dollars à New York. Du jamais vu depuis 17 ans. On pourrait au passage gloser sur le fait que quelques petits malins avaient de toute évidence prévu cette chute puisque une décrue modérée a commencé deux heures avant le discours de 08:00 à 10:00 heure locale (ou 14:00 à 16:00 heure française), avant que le prix ne s’effondre brusquement.  
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|[[image:Minutes_discours_Bernanke.jpg|frame|''7/15/2008 10:00, Semiannual Monetary Policy Report to the Congress''. Après les propos de Bernanke, le prix du baril de brut a chuté de 10 dollars à New York. Du jamais vu depuis 17 ans. On pourrait au passage gloser sur le fait que quelques petits malins avaient de toute évidence prévu cette chute puisque une décrue modérée a commencé deux heures avant le discours de 08:00 à 10:00 heure locale (ou 14:00 à 16:00 heure française) il perd 2$, avant que le prix ne s’effondre brusquement de 6,5$ de plus.  
 
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Version du 23:36, 28 juillet 2008

Quelques interrogations …

ben Bernanke, président actuel de la FED.

Depuis le 15 juillet nous assistons à une décrue massive du pétrole. Le déclenchement de cette décrue historique a été provoquée par la présentation d'un rapport au congrès lors d'un discours de Bernanke sur la politique monétaire. Bien sûr cet événement a été noyé au sein d’autres actualités économiques (comme la publication des stocks US). Pourtant, c’est bien durant les minutes pendant lesquelles le président de la FED s’exprimait, et au fur à mesure qu’il parlait, que le prix du brut chutait de façon spectaculaire.

Le discours de Ben Bernanke faisait état d'une situation plus sombre que prévue. Ainsi, ce mardi là, il avertissait que l'économie américaine faisait face à des "nombreuses difficultés (numerous difficulties)". Ou encore parlait d'une prévision de l'inflation "inhabituellement incertaine (unusually uncertain)". De plus, le discours de Ben Bernanke s'inscrivait à la suite du renflouement des deux géants garants du système hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, à la fin de semaine précédente. Cela continuait donc à faire peser des craintes sur le système bancaire.

7/15/2008 10:00, Semiannual Monetary Policy Report to the Congress. Après les propos de Bernanke, le prix du baril de brut a chuté de 10 dollars à New York. Du jamais vu depuis 17 ans. On pourrait au passage gloser sur le fait que quelques petits malins avaient de toute évidence prévu cette chute puisque une décrue modérée a commencé deux heures avant le discours de 08:00 à 10:00 heure locale (ou 14:00 à 16:00 heure française) il perd 2$, avant que le prix ne s’effondre brusquement de 6,5$ de plus.

Les conséquences du discours de Ben Bernanke

Logiquement, le ralentissement économique américain a fait craindre aux investisseurs une baisse de la consommation de pétrole du premier consommateur mondial d'or noir, d'ou le désengagement massif. C'est du moins ce qui a été rapporté par les médias comme principale interprétation de la chute brutale du cours.

Pourtant :

  • jamais un discours d’un directeur de la FED n’avait provoqué un tel émoi.
  • le contenu du discours de Ben Bernanke n’évoquait rien qui soit particulièrement nouveau. Déjà en juin, les menaces inflationnistes et la remontée des taux avait était évoquée par lui-même.

Et puis surtout ces derniers 15 jours nous avons pu observer un retournement de la tendance étonnant : les capitaux ont continué à quitter massivement le pétrole pour retourner de là où ils venaient : dans les sociétés. Les banquières en tête (!) (à vérifier) [graphique pétrôle/croissance] Mais est-ce bien logique ? Est-ce bien logique ? Lorsque l’on vous annonce qu’une économie va mal plus mal que prévue allez vous investir de façon débridée sur celle-ci ? En d’autres termes, faites vous le pari qu’elle va bien ? Cela parait aberrant. N’y a-t-il pas une autre raison spéculative, un signal envoyé pour qui sait l’interpréter au travers de ce discours ? Il me semble légitime d’essayer de comprendre. Comment fonctionne la spéculation ? De manière générale la spéculation fonctionne grâce aux effets de yoyo. Ou aux vagues, à l’instar du surfeur : Son principe est simple, il consiste à parier sur la montée (ou sur la baisse des prix). Lorsqu’une denrée est indispensable un trader/surfeur peut miser dessus sans vergogne sachant que la vague qui va l’emporter va finir tôt ou tard par l’emporter. C’est le cas par exemple du pétrole. La spéculation nécessite alors une connaissance très fine de la tendance. Un surfeur aguerri, va se placer à l’endroit où la vague va se former. Et essayera de revendre au plus haut (ou racheter) pour reprendre la vague suivante au plus bas. Donc, ce qui est intéressant dans la spéculation, ce n’est pas finalement de parier sur une simple tendance et d’attendre des mois que « cela se passe », mais bien plus : d’avoir une tendance ainsi que des vagues puisque cela multiplie l’effet de levier et les gains potentiels à chaque montée (ou descente). Soit… Soit le signal envoyé par Bernanke est le suivant : « C’est la fin du jeu, rangez vos planches et allez jouer ailleurs, » (au moins jusqu’à un moyen terme) Soit : - « Attention ! La big one arrive !» Et tout le monde va se retirer pour prendre le creux (à court terme) Difficile de dire dans quelle situation nous nous trouvons. Quoiqu’il en soit Bernanke a envoyé un signal évident. Mais, comment interpréter la parole de Bernanke, à la tête de la FED, (une institution privée rappelons-le) ? Peut-être qu’il faut-il rappeler en quelques mots ce qui fait et défait le prix du pétrole. A long terme (>1 an): - L’épuisement de la ressource, A moyen terme (3 mois à un an): - Les taux d’intérêts futurs des USA (ils devraient finalement remonter pour lutter contre l’inflation, rendant un billet vert plus fort à l’achat, et des contrats sur le pétrole également plus chers), - La présence des spéculateurs (jusqu’à 20$ sur les prix du pétrole), - Les cycles saisonniers A court terme (1 à 3 mois) : - Les « incidents » dans les différents pays producteurs, - L’état des stocks mensuels, Voilà pour les principaux attenants. Mais au-delà de tout cela, il y a un fondamental : la géopolitique et le contrôle des ressources (rappelez-vous google suggest lui-même l’évoque : war with iran … for oil) . Donc, bien sûr les relations avec l’Iran qui attise les tensions sur le marché du pétrole depuis plusieurs mois déjà. Si la tension existe déjà, une guerre ouverte pourrait effectivement être susceptible de créer un mouvement haussier de plusieurs dizaines de dollars. Alors cette information aide t-elle à comprendre quelle pourrait être la nature véritable de ce signal envoyé aux surfeurs dans un contexte de dialogue de dernière chance entre l’Iran et les USA ? Ce qui me ferait plutôt pencher pour la deuxième solution (la grosse vague arrive) est l’accélération corrélée au discours de bernanke des résultats dans la presse sur internet concernant les mots clés : US, war, Iran…

Accélération fulgurante des résultats depuis le 15 juillet. Je m’interroge d’autant plus que les Etats Unis auront besoin de justifier, le cas échéant, leur position en ayant préalablement fait bonne figure, en envoyant le numéro trois de la diplomatie américaine à la table des négociations à Genève. La preuve que tout aura été fait… [two weeks]

Enfin, dernière question que je me pose au vu de cela est : quelles sont les relations de proximité de Bernanke, quels sont ses amis et quel est le réseau qui l’influence ?